Atelier écriture : une petite histoire de 300 mots à partir d’une image

par | 17 Juin 2024

Nous vous invitons aujourd’hui à participer à un nouvel atelier d’écriture de micro-nouvelles ! Le défi est simple : écrire une petite nouvelle de 300 mots maximum, inspirée par cette image. Si votre texte se distingue, il sera publié dans le prochain numéro de notre magazine. À vos claviers, laissez libre cours à votre imagination et laissez-vous emporter par l’inspiration que vous offre cette image. Que votre plume vous guide vers une aventure fantastique, un drame poignant ou une comédie légère, nous sommes impatients de découvrir vos créations. À vos claviers, chers écrivains, et que l’inspiration soit avec vous !​

 

« L’âme de plus » de Claudia Sandra Salagean

Zeitsa arrêta sa course au bord de la rivière coupant les montagnes. Elle but une gorgée, et s’apprêtait à repartir lorsque les rayons de l’astre déclinant marquèrent les contours d’un objet brillant à quelques pas d’elle.

Assise contre un tronc, la silhouette d’un de ces voyageurs. Un égaré, comme ces autres déjà rencontrés. Celui-ci portait une armure de métal, et une arme longue et tranchante. Son visage était paisible, et malgré l’épuisement et la tristesse qui se lisaient dans ses traits, il était très beau.

Zeitsa lui toucha les paupières. Glacées. Puis, elle comprit en trouvant les racines fichées dans son crâne.

Sur l’un des sommets au loin, une structure aux hautes flèches semblait apparaître et disparaître. La forêt avait déjà commencé son œuvre, une âme de plus. C’était toujours ainsi que la forêt procédait ; les racines aspiraient les ultimes pensées des mourants et les matérialisaient pour un temps.

Zeitsa regarda le sourire à peine perceptible de l’homme, puis l’étrange structure, qui ne lui évoquait rien de connu. Elle avait vu tant de choses extraordinaires, nées dans les cerveaux de tant de corps dont elle n’avait jamais appris l’histoire.

Un ultime rayon de soleil pointa un objet rond et jaune dans la main métallique de l’étranger. Zeitsa découvrit dans un médaillon l’image minuscule d’une femme au visage resplendissant. Quelqu’un d’important pour lui…

Zeitsa regarda à nouveau l’immense structure. Dans un effort de concentration, ses pupilles se dilatèrent jusqu’à occuper tout le blanc de ses yeux. Devant l’entrée, l’homme s’avançait pour entrer. Mais alors que ce rêve perdu allait s’évanouir avec cette simple image, une silhouette féminine resplendissante ouvrit les grandes portes, arrachant à l’homme un sourire.

Et tandis que les fragments de la projection se diluèrent dans la nuit, Zeitsa sourit, elle aussi.

« Le repos des braves » de Greg Bénicourt (299 mots)

À l’aube, alors que les premières lueurs du jour perçaient la brume, un chevalier nommé Elian trouva un sanctuaire au bord d’un lac enchanteur, lové dans l’écrin de montagnes majestueuses et de forêts anciennes. Son armure, témoignage de nombreuses batailles, portait les marques du temps et des combats.
Elian, fatigué par les épreuves, s’adossa à un arbre, fermant doucement les yeux. Loin, se dressait le château du roi Aldar, perché sur une colline, un lieu jadis chéri et maintenant presque étranger, témoin d’une époque où la paix régnait avant que les vents de la guerre et de la trahison ne balayent tout sur leur passage.
Un bruissement de feuilles attira son attention. Une jeune femme apparut et s’agenouilla près de lui. Elle était vêtue d’une robe simple mais élégante, ses cheveux flottant dans la brise. « Vous êtes blessé, monseigneur. Laissez-moi vous aider. » Sans attendre sa réponse, elle commença à nettoyer ses plaies avec une délicatesse étonnante.
Elian, trop épuisé pour protester, se laissa emporter par la douceur de ses soins. « Qui êtes-vous ? » murmura-t-il enfin, sa voix rauque.
« Je suis Mia, guérisseuse des bois. Mon Père m’a appris à soigner les maux des hommes et des bêtes. » Elle sourit doucement. « Vous avez combattu vaillamment, mais il est temps de laisser la guerre derrière vous.»
Le chevalier hocha faiblement la tête, reconnaissant. Tandis que l’obscurité enveloppait lentement le paysage, il sentit une paix inattendue l’envahir. Mia lui rappelait la fille qu’il n’avait jamais eue. Sa femme, tant aimée, était morte en couches quelques années plus tôt, emportant avec elle le bébé qu’ils attendaient avec tant de joie.
Dans un monde suspendu, alors qu’Elian souriait, l’image évanescente de cette fille que son esprit avait imaginé, s’évanouit en même temps que la vie le quittait.

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